Un aperçu de l’exposition « Icônes de Mai 68 » à la BNF

« Icônes de mai 68, les images ont une histoire » est une exposition organisée par la Bibliothèque Nationale François Mitterrand à Paris, mettant en avant les visuels qui ont façonné notre mémoire des événements ayant eu lieu il y a maintenant cinquante ans. Documents historiques passionnants, ces clichés nous replongent dans l’atmosphère de l’époque. (En ouverture : Jean-Pierre Rey, manifestation unitaire du 13 mai 1968 – photographie surnommée la « Marianne de Mai 68 » – © Jean-Pierre REY / Fond Photographique de Jean-Pierre REY)

Comment s’est construite notre mémoire de mai 68 ? Comment certaines photographies ont atteint un statut d’icône dans notre imaginaire commun ? Telles sont les questionnements qui sous-tendent l’exposition « Icônes de mai 68, les images ont une histoire », qui a lieu à la BNF du 17 avril au 26 août 2018.

Plus de deux-cent documents photographiques, audiovisuels et écrits sont mis à l’honneur pour retracer les événements qui ont marqué cette période tant controversée et fantasmée de l’histoire de France. L’idée est de comprendre comment ces images ont pu être prises et comment certains documents en particulier sont rentrés à faire partie d’un processus médiatique.

Rigoureusement en noir et blanc, l’univers de mai 68 est fait de barricades, de poings levés, de Mariannes s’érigeant sur la foule, fières. Puis de CRS, de marches étudiantes, d’affiches poignantes. La mise en scène d’un changement social profond et d’un conflit idéologique entre jeunesse et pouvoir en sort presque glorifiée. C’est pourquoi une exposition sur ce thème entend déconstruire les aspects les plus médiatiques du phénomène.

Gilles Caron et Jean-Pierre Rey sont les deux symboles de cette photographie de rue s’approchant du photo-journalisme. Leur capacité à saisir des instants bénits permet de dévoiler l’authenticité des personnages, leur personnalité et l’intention qui les anime. Nous découvrons alors un jeune Daniel Cohn-Bendit défiant d’un sourire malicieux un CRS, imposant et sévère dans son uniforme. Nous découvrons aussi cette Marianne, si spontanée, prise par Rey dans un moment de grâce où l’histoire se mélange à l’art et à la métaphore, créant, justement, l’icône.