Plastic Capitalism : Contemporary Art and the Drive to Waste est un livre photographique qui collecte des oeuvres d’art contemporain dénonçant les dangers du plastique sur l’environnement. (Photo d’ouverture : © Gabriel Orozco)
Amanda Boetzkes, professeure d’histoire de l’art contemporain dans l’Ontario, donne vie à Plastic Capitalism : Contemporary Art and the Drive to Waste, une collection d’images d’oeuvres d’art contemporain qui montrent à quel point le plastique est devenu central dans nos vies, quel est son impact sur l’environnement et les dangers qu’il incarne. Ici, ce matériau dont la nuisibilité n’a plus besoin d’être prouvée, est présenté comme l’emblème de la névrose capitaliste et de la surconsommation, au point d’infiltrer l’art contemporain qui s’en empare pour dénoncer tout un système de société fondé sur le gaspillage. Dans ce livre provocateur, Amanda Boetzkes tisse des liens entre l’essor du plastique dans l’art et sa mise en scène en photographie et la montée de la conscience écologique globale.
Pour la professeure, le fait de montrer la culture du gaspillage en images est un élément central de l’analyse et de la prise de conscience climatique. Loin d’être une simple illustration de la réalité, cet ouvrage souhaite, à travers des photographies marquantes, provoquer une réflexion avertie et bousculer les consciences. A travers des images fortes, nous sommes confrontés à toutes les dérives de la production et de l’usage intensif de ce matériel : des rangés d’objets tous identiques dépourvus d’âme, des animaux mutilés suffoqués par les déchets, des monstres informes composés de détritus…le plastique est présenté, de façon radicale, comme un véritable fléau et l’incarnation de la crise d’un système. Ces images prouvent à quel point le sujet inquiète et éveille les esprits d’artistes internationaux appartenants à plusieurs disciplines.
Thomas Hirschhorn, Francis Alÿs, Song Dong, Tara Donovan, Agnès Varda, Gabriel Orozco, Mel Chin et d’autres, montrent l’évolution du traitement du plastique dans l’art, de son usage pop culture et moderniste au développement d’un nouvel imaginaire du gâchage, qui se fait porte-voix d’une angoisse existentielle profonde liée à la transformation effrayante de nos contextes de vie. Entre esthétisation et contestation, le livre est une plongée presque étouffante qui appelle à se protéger de cet ennemi omniprésent et qui dresse un état des lieux de sa représentation dans l’art.
Source : The MIT Press
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