Taschen publie Bauhausmädels, un livre qui rend hommage aux artistes femmes qui ont fait le Bauhaus, cent ans après la fondation de l’école à Weimar, en 1919. (Photo d’ouverture : Martha Erps et Ruth Hollós © Erich Consemüller/Stefan Consemüller)
Alors que l’on s’apprête à célebrer les cent ans du Bauhaus, école de design qui a changé l’histoire de l’art, Taschen sort Bauhausmädels, un livre par Patrick Rössler, qui raconte le mouvement vu par les membres les moins reconnus et parfois, malheureusement, oubliés : les femmes. Alors que l’école ouvrait des nouvelles portes aux femmes, elles étaient confrontées à une société oppressante qui les mettaient face à des obstacles insurmontables comme le poids de la famille et de leur rôle social, de l’administration et plus tard, la répression par le régime Nazi. Bauhausmädels retrace donc l’histoire de 87 artisanes, artistes, designers à travers des portraits inédits qui documentent le quotidien de ces femmes qui ont fait les heures de gloire de l’école.
Dans les années 1920, le surnom « Bauhaus girl » désignait avec admiration ces artistes qui se jouaient des différences de genre, qui tournaient leur désavantage à leur faveur, qui franchissaient les barrières de la créativité en faisant avancer un mouvement philosophique et esthétique. Les archives dévoilent aujourd’hui des images iconiques de personnalités comme Marianne Brandt, première femme acceptée dans le programme de métallurgie de l’école et dont les dessins sont aujourd’hui utilisé par Alessi; Gertrud Arndt, qui se distingue pour son approche brut et innovant de la photographie; Lucia Moholy, qui immortalisa les murs du Bauhaus mais qui dut se battre toute sa vie pour récupérer les négatifs dont l’institution ne voulait pas lui reconnaître la maternité. D’autres noms sont mis à l’honneur dans ce livre, des femmes que l’histoire a essayé de cacher mais dont le talent et l’engagement en faveur de l’égalité des sexes est aujourd’hui à juste titre reconnu.
Malgré la fermeture de l’école par les nazis, l’influence de ce mouvement fut énorme. Cent ans après la fondation de l’école en 1919, les héroïnes silencieuses de cette histoire sortent enfin de l’ombre et, comme le titre du livre l’indique, sont reconnues comme les « pionnières de la modernité ». Avec une collection de 400 photographies, cet ouvrage ouvre une fenêtre sur l’ambiance effervescente de l’école la plus progressiste du 20ème siècle. Les notes biographiques relatent les parcours extraordinaires de ces personnages hors du commun en mettant en avant leur persistance, leurs rêves, leurs accomplissements. Un album de famille émouvant qui rend justice à celles qui ont ouvert la voie aux artistes femmes après elles.
Source : Taschen
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