Du 17 juin au 30 octobre le Jeu de Paume rend hommage au photographe Frank Horvat au Château de Tours. Une monographie qui apporte une vision renouvelée sur l’activité prolifique du photographe. (Photo d’ouverture : Combat de boxe entre enfants – © Frank Horvat)
Du 17 juin au 30 octobre, le Château de Tours réserve une rétrospective à Frank Horvat, disparu le 21 octobre 2020 à l’âge de quatre-vingt-douze ans. Né à Abbazia en Italie en 1928, de parents juifs originaires d’Europe Centrale, Francesco Horvat est contraint de se réfugier en 1939 en Suisse, près de Lugano, avec sa mère et sa sœur. Parti pour Milan après la guerre, il s’essaie au métier de publicitaire puis de photographe.
Ses premières images sont publiées au début des années 1950 par les journaux italiens et suisses Epoca, Die Woche et Sie und Er. Admirateur d’Henri Cartier-Bresson auquel il rend visite à Paris en 1951 dans l’espoir d’intégrer l’agence Magnum, il acquiert un Leica et effectue un premier voyage initiatique au Pakistan et en Inde de 1952 à 1954. Parvenant à capter en gros plans des scènes d’une grande intensité et parfois des lieux interdits, il se révèle être un photographe du corps et de l’intime.
A la suite de Die Wöche, les grands magazines internationaux Paris-Match, Picture Post, Le Ore ou Life le publient sous le nom de Franco, puis de Frank Horvat, et Edward Steichen sélectionne une de ses images du Pakistan pour l’exposition The Family of Man au Musée d’art moderne de New York (MoMA). Dans les années 1950, installé à Paris, il arpente les nuits de la capitale : c’est par ces images de rue que Horvat arrivera à la mode.
L’exposition met en avant toutes les séries emblématiques du photographes : ses voyages au Pakistan, en Inde, à Londres, ses reportages sur la prostitution, sur le strip-tease, ses images de mode. Le grand reportage « Paris au téléobjectif » sera également présenté. Au détour de ses séries de mode, on reconnaîtra ses modèles Anna Karina, Nico, Simone d’Aillencourt, Deborah Dixon, Vera Valdez ou China Machado, ainsi que tous les clichés l’ayant propulsé dans Vogue, Harper’s Bazaar, Le Jardin des Modes.
En 175 tirages des années 1950 à 1965 et 55 documents de ses années de photojournaliste pour les magazines des années 1950, on découvre le photojournaliste tout au long de son parcours. On plongera dans ses essais parisiens, jusqu’à l’apogée de sa carrière de photographe de mode dans les années 1960. On y savourera aussi un essai personnel autour de grandes villes du monde entier, réalisé en 1962-1963.
Toute l’exposition est constituée à partir des archives du photographes : tirages originaux, vintages, documents d’époque, planches-contacts et ouvrages, ainsi que 55 tirages produits spécialement pour l’occasion. La plupart des tirages argentiques ont été effectués par des tireurs de renom, comme Georges Fèvre, Jules Steinmetz, Hervé Hudry et Guillaume Geneste.
Source : Château de Tours
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