Vincent Migrenne, alias Mig20 pratique la photo au smartphone durant son temps libre. Il y a quelques mois, il remportait la photo de l’année 2017 avec son cliché « Coucher de soleil sur Pizza Kebab ». Interview. (Photo d’ouverture : ©Vincent Migrenne)
Quand et comment es-tu devenu photographe ?
J’ai toujours été attiré par la photo. Cela a commencé tôt, avec les pochettes de disques que je ne me lassais pas de scruter. Et puis chaque été, je lisais les numéros de Paris Match, hérités de ma grand-mère… Deux supports formateurs.
À l’adolescence, des photographes comme Jean-Baptiste Mondino ou Jean-Paul Goude ont réveillé ma curiosité. Je faisais des photos comme tout le monde et puis un jour, mon père m’a acheté mon premier appareil photo : « un appareil manuel ». Ensuite est venu le numérique me permettant de progresser et de m’exercer. Et puis enfin l’iPhone et Instagram.
Que représente la photo pour toi ?
Un plaisir, un mode d’expression, une manie ! J’aime beaucoup le graphisme, les lignes, une belle image doit être graphique…mais ça ne suffit pas. Une photo doit raconter une histoire. Si la photo n’évoque rien, aussi technique qu’elle puisse être, cela ne me séduit pas.
Comment définirais-tu ton approche de la photo ?
Quelles photos vais-je prendre aujourd’hui ? Voici la question qui m’anime le matin. En allant au travail, en allant faire mes courses, à tous les moments de la journée, je suis en alerte : Je regarde le monde qui m’entoure avec l’envie de faire une image drôle, cocasse, charmante… Avec mon iPhone (toujours dans ma poche) je réalise entre 10 et 30 images par jour. Dès que j’ai le temps, je les regarde et publie les meilleures sur mon Instagram et sur mon Tumblr.
J’aime aussi beaucoup ajouter à mes photos une légende. Ça permet d’apporter un esprit, un décalage qui est important pour moi.
Peux-tu nous expliquer ta démarche ? Pourquoi pratiquer uniquement la photographie au smartphone ?
Le smartphone – dont l’appareil photo ne cesse de s’améliorer – permet de photographier l’instant. Une fois que je repère une situation intéressante, je plonge ma main dans ma poche, je dégaine et je mitraille. Je shoote plus vite que mon ombre. Une sorte de Lucky Luke des temps modernes.
Je pratique uniquement le format carré. Il m’oblige à être graphique, simple et efficace. Et puis c’est le format Instagram, c’est mon monde.
Et ta passion pour Instagram ?
Il s’agit d’une plateforme indispensable pour qui veut découvrir des photographes talentueux. Sur Instagram, on voit les modes du moment, on apprend à se comparer et à trouver son style, sa personnalité.
Quel est selon toi le principal avantage de la photo au smartphone ?
La discrétion. Je m’approche au plus près des sujets que je veux prendre en photo…le plus près possible, car je ne peux pas zoomer pour garder une bonne qualité d’image… Je me transforme en « mec perdu » qui semble chercher son chemin sur Google Maps… alors que je mitraille à tout va. Je regarde souvent dans la direction opposée de mon sujet pendant que je shoote, histoire de « brouiller les pistes ».
Quels sont les photographes qui t’inspirent ?
Avec Elliott Erwitt, j’ai appris que les photos peuvent être drôles et pleines de tendresse. J’adore son regard. Je ne me lasse pas de sa série Felix, Gladys And Rover.
Il y a Saul Leiter aussi. Je suis admiratif de son graphisme et de son travail autour de la couleur !
Martin Parr : j’aime beaucoup son esprit, son humour, son décalage et ses livres ! Je suis particulièrement friand de Boring Poscards.
Vivian Meier, bien sûr. Voici un bel exemple de street photographie humaniste.
Il y en a beaucoup d’autres qui m’inspirent au quotidien… William Eggelstone, Stephan Shore etc.
Tes images en trois mots ?
De la légèreté, de la poésie, de la tendresse…surtout ne jamais se prendre au sérieux.
Quelle est ta dernière photo prise à l’I-phone ?
Ma dernière photo est un portrait de 2 chefs « Les niçois » en vue d’un futur article pour General Pop et les Magasins Généraux.
Dans ce portrait et les autres portraits, j’arrive à y mettre du graphisme, de l’insolite…Cette photo a été réalisée avec mon iPhone 7 plus couplée à mon nouveau joujou : un DXO One.
Un conseil à donner à un débutant qui souhaite améliorer sa pratique de la de rue à l’I-phone ?
Il faut être attentif, aimer regarder les gens, se raconter des histoires et voir le résultat avant de prendre la photo.
Il est indispensable d’être rapide, d’avoir de la chance, en toute discrétion.
Pour retrouver ses images, rendez-vous sur son Instagram.
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