#UnePhotoÇaSePaie est une nouvelle campagne de l’ADAGP pour sensibiliser aux difficultés que rencontre aujourd’hui le secteur de la photographie. Vous pouvez lire le communiqué de presse et rejoindre le mouvement par ici, sur l’Instagram de l’ADAGP. (Photo d’ouverture : © Arthur Crestani)
À quelques jours de l’ouverture des Rencontres d’Arles, des organisations professionnelles et associations représentatives de la photographie en France, ont lancé la campagne #UnePhotoÇaSePaie pour alerter les professionnels du secteur, les pouvoirs publics et le
grand public sur la crise économique sans précédent que nous traversons, face à la recrudescence des recours aux banques d’images à bas coûts, au non-respect du droit d’auteur des photographes et au manque de soutien des pouvoirs publics.
La campagne vise à dénoncer les dynamiques de gratuité qui pénalisent et précarisent les photographes. « Non ce n’est pas rémunéré, mais il y aura une super visibilité ! » : combien
de photographes ont déjà entendu cette phrase ? Le rapport de la conseillère d’Etat Laurence Franceschini, consacré au financement de la production et de la diffusion d’œuvres photographiques, et rendu public en mars dernier, fait état d’un paradoxe préoccupant pour le secteur : alors que la photographie est au cœur de notre culture, les 25 000 photographes professionnels ne bénéficient toujours pas d’un partage équitable de la valeur générée. L’ADAGP tire alors la sonnette d’alarme sur cette situation : entre 2001 et 2017, leurs revenus ont baissé de 18%, selon le rapport de Bruno Racine.
Face à cette situation, une partie des 31 mesures émises dans le rapport Franceschini a retenu l’attention du ministère de la Culture. Plus que de simples annonces, dont certaines ont déjà été prises par le passé sans être suivies de réels effets, la campagne demande à des engagements concrets pour assurer à notre profession reconnaissance et durabilité :
- Mettre en place un fonds permettant de recueillir les « droits réservés » par
la presse et l’édition, afin de financer la création photographique ; - Prévoir des sanctions contractuelles limitant les aides allouées aux éditeurs de presse en cas de non-respect des objectifs fixés dans les conventions-cadres triennales et plus largement du Code de Propriété Intellectuelle ;
- Inciter plus fermement les institutions culturelles à acheter et diffuser de la photographie de la scène française et faire appliquer des quotas de diffusion de photographies françaises dans les médias, comme le ministère de la Culture le fait déjà pour les œuvres musicales et audiovisuelles ;
- Entreprendre une réforme législative afin de faire peser sur les diffuseurs
défendeurs aux actions en contrefaçon la charge de démontrer que les photographies utilisées ne sont pas protégées par le droit d’auteur ; - Créer une taxe parafiscale sur le chiffre d’affaires réalisé par les plateformes numériques pour la diffusion d’images (de type microstock), à l’instar des plateformes numériques de streaming qui contribuent au financement
de la production audiovisuelle et cinématographique française.
Pour suivre la campagne #UnePhotoÇaSePaie, rendez-vous sur l’Instagram de l’ADAGP, une société d’auteurs française pour les arts visuels représentant plus de 200 000 artistes dans le monde. Des photographes reconnus ont prêté leurs photos à la campagne qui en a fait des posters et visuels puissants répertoriant les phrases qui fragilisent le quotidien des photographes.
Source : ADAGP
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