A partir du 7 mars, Reporters sans Frontières publie le 60e album « 100 photos pour la liberté de la presse ». Cette année, la photographe Véronique de Viguerie est mise à l’honneur.(Photo d’ouverture : © Véronique de Viguerie / Reportage by Getty Images)
Pour la 60e édition de 100 photos pour la liberté de la presse et à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Reporters sans Frontières met la photo-journaliste Véronique de Viguerie à l’honneur, lauréate du Visa d’or Paris Match News et du Visa d’or Humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge 2018.
Photographe au courage exemplaire, toujours accompagnée de sa plume Manon Quérouil-Bruneel, entre autres aventures, elle a suivi le parcours des femmes de talibans dans la vallée de Swat, elle s’est mise dans la peau d’un acheteur de terres rares en Mongolie-Intérieure et a été pensionnaire d’un bordel à Damas. Véronique de Viguerie rapporte de ces voyages des images poignantes, avec une attention particulière portée à ceux qui refusent de se soumettre à leur sort.
Les lycéennes enlevées par Boko Haram au Nigéria, les combattantes kurdes contre l’État islamique en Irak, la guerre contre la drogue aux Philippines, mais aussi les forçats de l’industrie en Chine ou les habitants de la « jungle » à Calais…on retrouve cette photographe au sang froid imparable sur tous les fronts. Sa vocation arrive en 2003 en Afghanistan, où la jeune fraîchement diplômée se rend pour la première fois et échappe de justesse à un attentat suicide. Elle développe rapidement un sens de l’image qui réunit justesse et efficacité, sens de la narration et émotion. Dévouée à son métier, elle a voyagé autour du globe toujours mue par ceux qu’elle considère les éléments fondamentaux du photo-journalisme : l’urgence et l’humanité.
« Le travail photographique de Véro a cette singularité de happer aussitôt le regard. Il vous prend en otage pour ne plus vous lâcher, même quand vous aimeriez regarder ailleurs. Il a quelque chose de très instinctif, il s’en dégage une force brute. On sent dans chaque cliché son goût viscéral du terrain, son besoin d’être au plus près des gens et de l’action. Je dis souvent qu’elle n’a qu’une peur : celle de passer à côté d’une photo. De « la » photo. » raconte son binôme, la journaliste Manon Quérouil-Bruneel.
L’album sera l’occasion de découvrir de près le travail de cette reporter d’exception qui se définit avec un humour piquant « Photoreporter de guerre, mère de deux enfants, blonde et pas stupide ».
Il est introduit par un dossier spécial « Les journalistes dans le viseur des narcos, où RSF revient sur le destin de ces journalistes pris à la gorge par les mafias en Amérique Latine.
L’exposition aura lieu à Paris, Gare de Lyon, du 15 avril au 31 mai.
Source : 2e Bureau
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