La galerie Les Douches à Paris expose, jusqu’au 27 février, une nouvelle sélection des autoportraits de Vivian Maier. Avec « Self-Portraits », nous plongeons à nouveau dans le fascinant univers de la photographe. (Photo d’ouverture : © Estate of Vivian Maier/Courtesy Maloof Collection/Howard Greenberg Gallery, New York/Les Douches la Galerie, Paris)
Les Douches la Galerie présente une nouvelle sélection d’autoportraits de Vivian Maier. Réalisés entre 1953 et les années 1970, ils témoignent encore une fois de son œil pour les
réflexions, de son grand sens de la composition et plus largement, de la richesse de son œuvre.
Selon Elizabeth Avedon, qui signe le livre « Self-Portraits » consacré à la photographe américaine, l’usage que Maier a fait de l’autoportrait est tout à fait singulier. Alors que nous pourrions percevoir dans cette pratique l’étalage d’une forme de narcissisme, une volonté de découvrir son « moi », de répertorier sa vie, le travail de cette mystérieuse photographe semble dépasser ces notions.
Tout le charme de sa photographie réside dans le fait que, malgré nous rencontrions l’artiste en permanence, rien ne transparaît de sa personne. Comme absorbée dans ses pensées, elle est comme prise dans un processus d’exploration qui lui appartient. Elle détient le secret de quelque chose qu’elle serait en train d’analyser constamment.
« Pas une trace d’émotion ni de réaction. Pas un seul portrait à deux. Elle n’est presque jamais accompagnée, ou parfois d’un enfant. La force du personnage de Maier réside
dans la personnalité qui nous regarde à son tour. Un regard d’une grande intransigeance ; et il est paradoxal, pour une personne aussi secrète et indépendante, que ce soient ses autoportraits qui, à ce jour, se sont avérés ses œuvres les plus marquantes » explique Elizabeth Avedon.
Elle semblait incarner une sagesse photographique qui la dépassait, focalisée sur la composition plus que sur l’émotion. Ses choix sont tantôt brillants, tantôt simplement des essais, témoins de sa quête. « Son œuvre regorge de surfaces réfléchissantes, de vitres – un monde mis en abyme à travers des cadres, des embrasures de portes, des châssis, son ombre se projetant sur la vie des autres, sur le trottoir, sur le dos d’inconnus. »
Alors qu’aujourd’hui nous cultivons un rapport à la photographie basé sur l’approbation, le like, l’agrément du public, l’œuvre de Maier ne veut susciter rien de tout cela. Elle nous exclut, d’ailleurs, d’une possibilité de jugement. Sa seule vocation est d’exister. Sans rien demander à personne. A l’image de cette femme indépendante et autosuffisante, ne célébrant rien d’autre que la photographie en elle-même.
L’exposition est ouverte jusqu’au 27 février, à Paris, à la galerie Les Douches.
Source : Les Douches la Galerie
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