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Lense

World Press Photo : voici la photo de l’année 2012

Le prestigieux prix World Press Photo vient d’être annoncé. C’est une photo tragique qui a été élue.

A découvrir dans la suite (pourrait heurter les âmes sensibles)

…………………………

L’un des plus prestigieux prix photo au monde vient de rendre son 56e verdict (c’est la journée). La fondation World Press Photo et son prix éponyme sont au photojournalisme ce que le Pullitzer est au journalistes : la consécration. Cette année, c’est le photographe Paul Hansen, du quotidien Dagens Nyheter, qui a été élu parmi plus de 100 000 dépositions de 124 nationalités différentes pour sa photo tragique.

Gaza Burial, Paul Hansen (cliquez pour la version haute définition)

Cette dernière montre des palestiniens emportant les corps de deux enfants morts dans une rue de Gaza, le 20 Novembre 2012. La marche se dirige vers une mosquée pour une cérémonie funéraire. Au second plan, on aperçoit un troisième corps, porté sur une civière : c’est celui du père des deux enfants. Les trois membres de la famille ont été tué dans leur maison, touchée par un missile israélien. La mère, qui a survécu, a été placée en soins intensifs. Les hommes portant les corps des deux enfants sont leurs oncles.

S’il reste très difficile de parler d’une photo d’actualité sans cette dernière (l’une des principales de l’année dernière), force est de constater que le cliché d’Hansen submerge par tous les différents sentiments pris sur le vif, la scénographie… Et laisse sans voix.

A voir également, les nominés et lauréats dans les différentes catégories du WPP.

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+ Portfolio de Paul Hansen

+ via

commentaires

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Il y a 11 ans et 8 mois

OUI :Au coeur de l’action.Grand angle oblige.Prise de vue
impeccable .
NON :Les « cadavres exotiques » ,comme écrit Larcenet, ne justifient pas un tel esthétisme.Les gens qui souffrent ne devraient pas être « mis en scène »par le photographe.Même techniquement.

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Virginie
Il y a 11 ans et 8 mois

Non que la photo elle-meme ne m’evoque rien (je rejoins le commentaire de yzetwo qui resume mon point de vue), je voulais juste faire une petite remarque pour l’equipe Lense.

Je trouve que c’est une tres bonne initiative que d’avoir insere la photo apres la coupure « Lire la suite », vu son caractere assez violent/choquant que tout le monde ne voudrais pas voir. Mais cette photo apparait dans les bannieres sur la page d’accueil du site… Ce qui est un peu contre-productif 😉

C’est une simple remarque « technique », pour la prochaine fois !
Keep up the great work.

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yzetwo
Il y a 11 ans et 8 mois

C’est vrai que la lumière est typique d’un éclairage studio… mais je pense pas que photoshop soit derrière tout ça !
Le gars a placé un flash déporté sur la gauche pour déboucher les ombres du soleil (on voit très bien le flash dans le regard de l’homme au centre), il a du voir arriver le cortège au fond de la rue et installer son « studio » en 2 min pour faire ce cliché à couper le souffle. L’expression sur les visages est incroyable de vérité (même le visage des victimes m’interpelle)… le débat sur la retouche nous ferai presque oublier que cette photo est un chef d’œuvre et son auteur un gars qui fait de la photo studio au grand-angle en pleine rue au proche orient.

Il y a 11 ans et 9 mois

Tous ces débats vont je pense s’apaiser : pour les bonnes ou les mauvaises raisons, mais notre sens de l’esthétique et du réel prend de plus en plus la mesure de la retouche moderne.

Je pense que la photo de Paul Hansen reste très, très forte.

MG
Il y a 11 ans et 9 mois

Entièrement d’accord avec toi Pierre et c’est toute la différence entre traitement et manipulation, du sujet, ou/et de l’image…

Il y a 11 ans et 9 mois

Bonsoir, c’est Pierre (cette histoire m’aura au moins résolu à créer un compte ici…)

Je ne reviens plus sur la photo après la conclusion de Mat que je rejoins, mais je rebondis sur la question du point de vue relancée par MG.

Le point de vue de Robert Franck n’engage que lui… la meilleure preuve étant qu’il critique celui de HCB, à priori différent.
Lorsque j’exprimais mon désaccord avec Fabrys, je n’ai pas dit qu’il se trompait, mais simplement que, selon moi, la recherche d’objectivité était au coeur du travail du journaliste. La production d’une image reste de mon point de vue indubitablement subjective, car elle est toujours soumise aux décisions prises par le photographe : quelle focale ? Quel angle de vue ? Quelle ouverture ? Comment composer ? Autant de paramètres pour lesquels les choix du reporter influenceront le résultat final, en y distillant sa subjectivité.

Après, effectivement, tout dépend encore de l’attitude du photographe : quelle part de lui accepte-t-il de laisser transparaitre dans sa photo ? Mais surtout, jusqu’où peut-il aller sans compromettre l’originalité de son sujet ? Pour faire le parallèle avec la presse écrite, un journaliste qui donne son avis sur les faits qu’il a exposés, c’est intéressant ; un journaliste qui transforme les faits dont il a été témoins pour les faire correspondre à sa vision, c’est plus problématique.

Il y a 11 ans et 9 mois

Merci Fabrys pour le lien. Ça montre que ce débat n’anime pas uniquement les lensers mais qu’il a également agité le jury du World Press Photo !

Personnellement, je suis d’accord avec MG. « Le point de vue photographique fait partie du photojournalisme ». Mais je suis d’autant plus d’accord avec Pierre que pour moi, ce point de vue doit se traduire par la force, l’émotion que la photo dégage mais doit rester objectif quant à l’événement qu’il relate. Autrement dit, la photo du photojournaliste doit, à mon sens, éviter au maximum d’afficher les convictions (politiques, religieuses ou autres) du photographe tout en relatant l’émotion du moment. Là se trouve la difficulté de ce métier.

Et je trouve que c’est tout à fait le cas avec cette photo, ce qui en fait une très bonne photo.

Ce qui me dérange plus, c’est le traitement graphique qui en est fait. Je ne critique pas l’utilisation de Photoshop (ou tout autre logiciel de retouche d’images). On le sait tous, cette outils est (quasi) un passage obligé après une prise de vue (surtout si l’on travail en raw) comme l’était la chambre noire à l’époque de l’argentique. Mais ici, le rendu final me donne plus l’impression qu’on a voulu faire du sensationnel en tirant au maximum sur le fichier raw d’origine. Tout ça pour en faire une belle image, bien lisse et bien travaillée (en terme graphique) comme celles que nous servent les blockbusters américains plutôt que de se cantonner à la réalité du moment.

Encore une fois, cette photo est superbe par l’impact et la force qu’elle dégage mais je trouve que son message est tronqué par l’esthétisme que le photographe a voulu lui donner en post-production.

L’idéal, pour se faire une réelle opinion, serait d’obtenir le raw originale de cette photo… Mais bon ça, c’est encore une autre histoire.

MG
Il y a 11 ans et 9 mois

« Dans ton premier paragraphe, tu nous rapportais que “l’un des buts premiers en photo de reportage” c’est de ” reproduire l’émotion du moment telle que l’a ressentie le photographe”. Je ne puis sur ce point être en plus grand désaccord avec toi. Le rôle d’un reporter n’est-il pas au contraire de mettre de côté sa subjectivité pour rapporter -le plus objectivement possible- ce dont il a été le témoin ? »

Tu te trompes Pierre en disant cela.
Le point de vue photographique fait partie du photojournalisme. Cette citation de Robert Frank l’illustre très bien :

« Cartier-bresson, il aurait mieux valu qu’il ne fasse pas ce qu’il a fait ces vingt dernière années, si on compare à ce qu’il a fait au début. Le jugement est peut*être un peu dur, mais j’ai toujours été un peu déçut, parce que ce point de vue n’est jamais dans ses photos. Il a parcouru ce fichu monde et on a jamais l’impression qu’il ait été ému par quoi que ce soit, en dehors de la simple beauté des chose et de la composition. »

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Pierre
Il y a 11 ans et 9 mois

Bonsoir Fabrys et merci pour cet article. Je n’étais pas au courant la polémique engendrée par le choix du lauréat, mais les termes utilisés dans l’article (« affiche de cinéma ») viennent conforter ma réaction à chaud, et le fait de savoir que d’autres ont eu la même avant moi me rassure un peu.

Je veux revenir cependant sur l’argument de la chambre noire qui me semble tout à fait fallacieux. En effet, ce n’est pas ici le procès de Photoshop dont il est question, mais de la retouche à visée spectaculaire de façon générale.
Historiquement nous dit-on, le travail en chambre noire permettait déjà d’effectuer d’importantes modifications entre le négatif et le tirage. Soit. Mais en quoi est-ce là un argument d’autorité qui nous interdirait de questionner plus en avant la légitimité desdites modifications ?
La photographie argentique est brandie comme une référence absolue de la discipline, qui déciderait de ce qui est valide ou non, comme si, son usage disparaissant, elle devait aujourd’hui se cristalliser sous une forme de « sagesse des anciens » ne pouvant plus souffrir le moindre doute. Nous pendrait-on pour des poulets ?

Oui, cette photo est retouchée, oui, on retouchait déjà des photos avant, nous sommes tous d’accord là-dessus : l’argument historique est tout simplement hors de propos.

Où est le problème alors ? Il se rapporte tout bonnement, encore une fois, à la question de la subjectivité du photographe. Dans ton premier paragraphe, tu nous rapportais que « l’un des buts premiers en photo de reportage » c’est de  » reproduire l’émotion du moment telle que l’a ressentie le photographe ». Je ne puis sur ce point être en plus grand désaccord avec toi. Le rôle d’un reporter n’est-il pas au contraire de mettre de côté sa subjectivité pour rapporter -le plus objectivement possible- ce dont il a été le témoin ?
Alors certes, son matériel n’aura pas l’acuité ni la prodigialité de l’oeil humain à saisir une vision si extraordinairement riche de la scène qu’il est en train de vivre, et des retouches que je lierais à un « confort de lecture » seront peut-être nécessaire pour en apprécier tous les détails. Entre le simple confort et la recherche du spectaculaire cependant, il y a un pas, et qu’il n’est pas toujours bon de franchir franchir.

Cette photo aurait elle été si « percutante » avec un traitement naturel ? Peut-être pas. Mais est-ce bien la question à se poser ?

Il y a 11 ans et 9 mois

Je suis aussi d’accord avec MG et Riton, photoshop à maintenant remplacé la chambre noire et il serait inimaginable de publier un RAW brut sans aucun travail sur celui ci. Le but d’une photo est de reproduire l’émotion du moment tel que l’a ressentie le photographe, et c’est un des but premier en photo de reportage. Les appareils actuels n’en sont pas encore entièrement capable, il est donc indispensable de passer par une étape développement, aussi poussée et travaillée sois t’elle (dans les limites du raisonnable bien sur) . Tant qu’il n’y a pas d’élimination de détails, et juste un travail sur le contraste, les couleurs, la lumière, je ne vois pas ou est le problème. c’est photo aurait elle été si percutante avec un traitement plat ? Bien sur que non.

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Pierre
Il y a 11 ans et 9 mois

Comme mat3000, je déplore sincèrement le sur-photoshopage de l’image qui donne un effet très artificiel, presque pictural, au cliché.
Nous sommes à contre-jour, dans une ruelle sombre dont seul le côté droit est soumis à un ensoleillement direct : on devrait avoir un contraste très prononcé entre ombre et lumière.
En lieu de ça, la photo a été poussée jusqu’à une forme de HDR où les visages surgissent étrangement de l’ombre et où les effets de bord se multiplient (limite ciel-antennes, limite linceul-enfant) : j’ai l’impression de regarder une affiche hollywoodienne tape-à-l’œil avec des raws tiraillés jusqu’à l’extrême dans la recherche du sensationnel… en dépit du naturel.
Et c’est bien là le problème : dans une image sensée dénoncée la réalité des horreurs d’un conflit armé, on emploie le langage du factice, du grand spectacle, en nous proposant une vision esthétisée d’une scène tragique pour la rendre plus proche du langage, rassurant, du divertissement de masse. La détresse et la colère, bien réelles, des hommes du cortège, nous sont servis sur un plateau afin que nous n’en loupons pas une miette : la retouche est utilisée de la même façon qu’on aurait utilisé 5 ou 6 projecteurs additionels pour bien montrer le jeu d’un héros pourtant sensé mourir à la lueur d’une bougie.
La photo a perdu ici son rôle de témoignage : elle en arrive au contraire à faire l’amalgame entre le réel et le fictionnel, participant à banaliser ces images de souffrance véritable, et à développer le sentiment d’indifférences des populations déjà soumises à ce type d’images à longueur de journée par l’intermédiaire du divertissement vidéo (Cinéma, TV, jeux vidéos). Ainsi on s’extasie : ô la belle photo ! Ô le beau spectacle !
Somme toute, la fondation World Press Photo ne fait que mettre en avant l’exemple d’un bon produit, qui devrait se vendre aussi bien qu’une adaptation Marvel : du drame, de l’émotion, et l’étiquette magique « tiré d’une histoire vraie »… Que demande le peuple ?

Il y a 11 ans et 9 mois

Photo terrible sur le fond et la forme (après l’utilisation de Photoshop partagera toujours dans ce genre de cas).

MG
Il y a 11 ans et 9 mois

Je suis bien d’accord avec Riton , cette photo est à tous point de vue sublime essentielle et j’en ai un peu mare d’entendre des gens dire : photoshop alors qu’il n’ont même pas tenté d’en faire une analyse plus poussé.
A par un débouchage des ombres, qui aurait pu être fait en chambre noire, en effet il y a pas grand chose de plus.

Il y a 11 ans et 9 mois

ouai, enfin à part de la netteté et un débouchage des ombres je ne vois pas vraiment de photoshop.

Il y a 11 ans et 9 mois

Très beau travail mais j’avoue que la lumière m’intrigue un peu. On pourrait presque penser à une photo prise en studio lorsqu’on porte attention à l’éclairage sur les visages (cliquer sur la photo pour la voir en HD).
En tout cas, photoshop a du passer par là…
Dommage, on s’éloigne un peu du « vrai » photojournalisme à mon sens.

Il y a 11 ans et 9 mois

« Photo de l’année 2012 » prise dans les rues de Gaza (territoires palestiniens), le 20 novembre 2012. Publié par le quotidien suédois Dagens Nyheter, ce cliché montre un groupe d’hommes transportant vers la mosquée les cadavres enveloppés de draps blancs de deux enfants, leurs neveux, tués dans la destruction de leur maison par un missile israélien, pour la cérémonie funéraire. « La force de cette photo réside dans le contraste entre la colère et la souffrance des adultes par rapport à l’innoncence des enfants », a déclaré le Péruvien Mayu Mohanna, un membre du jury. « C’est une photo que je n’oublierai pas ».

Il y a 11 ans et 9 mois

entièrement d’accord avec toi 😉

Il y a 11 ans et 8 mois

Mince, nous n’y avions pas pensé !

Merci pour la remarque

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