Du 14 septembre 2018 au 10 novembre 2018, Le Bleu du ciel présente l’exposition Dans les plaines d’Asie Centrale. (Photo d’ouverture : Grande Mue Kitaï Gorod – © Sylvie Bonnot)
Dans le cadre de la 10e édition de 9PH festival de photographie et d’image contemporaine, Le Bleu du ciel met l’Asie Centrale à l’honneur. L’exposition, ouverte jusqu’au 10 novembre, présente le travail de Sylvie Bonnot et de Danila Tkachenko. Les deux photographes mènent une enquête en images sur le thème des frontières, thème qui s’adapte parfaitement aux territoires de l’Asie Centrale, là où l’horizon des grands espaces semble infini et justement, dépourvu de limites.
Tandis que l’Ouest Américain s’est renfermé sur lui-même, s’ouvrant au tourisme sauvage en été et au repli identitaire pendant les longs hivers, la Sibérie conserve sa nature sauvage de terra incognita, traversée uniquement par la ligne subtile du chemin de fer. Malgré l’exploitation des industriels et l’appétit des chasseurs, cette région demeure presque intacte dans sa grandeur, avec ses milliers de kilomètres de steppe. Ce territoire muet à la végétation répétitive, en instance d’exploitation, sépare encore dans l’imagination l’occident européen de l’orient.
Voyage rythmé par le son du transsibérien et par les airs de Borodine, l’exposition transporte le spectateur à travers des ambiances mutantes et toutes aussi fantasmées qu’inconnues. Le Baïkal Intérieur de Sylvie Bonnot témoigne d’une approche photographique méditative, où la contemplation est souveraine. Le documentaire laisse la place à la fable, l’imagination se nourrissant de ces images indéfinies, sans frontières. Danila Tkachenko quant à lui, avec Territoires de l’échappée, nous restitue les restes de l’arsenal guerrier et gelé de la vieille URSS et de la moderne Russie en route, ponctué par des rencontres d’un futur improbable avec ces rebelles hippies oubliés d’un passé survivant.
« J’ai grandi au coeur d’une grosse ville, mais j’ai toujours été attiré par la vie à l’état sauvage -pour moi cela représente un endroit où me cacher et retrouver mon « moi réel », ma véritable existence, en dehors de tout contexte social », explique Danila Tkachenko, en annonçant en quelques sorte le thème central du parcours photographique : une exploration de la frontière en tant que concept naturel, humain, mais aussi politique, lorsque l’expression au sein d’une société est mise à mal par un contexte historique au passé chargé de zones d’ombre.
L’occasion de se perdre le temps d’une exposition et de découvrir le plaisir de l’errance visuelle et intellectuelle.
Source : Le Bleu du ciel
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