Avec une rétrospective, la Fundacion Telefonica de Madrid rend hommage à l’oeuvre visionnaire de William Klein. Du 7 juin au 22 septembre. (Photo d’ouverture : © William Klein)
Du 7 juin au 22 septembre, la Fundacion Telefonica de Madrid accueille une grande rétrospective consacrée à l’oeuvre du visionnaire William Klein. A travers ses compositions multidisciplinaires, entre photographie, peinture et collage, il nous a offert une analyse exacte, claire et parfois féroce de notre temps en devenant l’un des artistes phare du XXème siècle. Près de ses sujets jusqu’à la fusion, Klein a une approche de la photographie brut et sans fioritures. « Si tes photos ne sont pas assez bonnes, c’est que tu ne t’es pas suffisamment rapproché du sujet », disait Robert Capa. Klein a suivi ce leitmotiv tout au long de sa carrière. De son oeil précis, le photographe a su dresser un portrait de la société d’après-guerre, avec sa détresse, ses rêves, ses occupations. La rue est son terrain de jeu. Ainsi, il a jeté les bases de la photographie moderne et ouvert la voie de la street photography et réinventé l’idée de reportage.
Dans une même exposition, le visiteur pourra découvrir tous les aspects de l’oeuvre de l’artiste : de la photo à la peinture, en passant par le cinéma et le graphisme. Au sein d’un parcours aussi cacophonique que le fut le siècle dernier, l’on pourra admirer les silhouettes du judoka Shinohara ou du boxeur Mohammed Ali, personnages cultes emblématiques de la lutte pour la liberté au coeur de cette époque de conflits et de progrès sociaux. Si au début, dans les années 1950, le photographe se focalise sur les concepts d’ombre et lumière puis, en déménageant à Paris, sur la peinture abstraite, c’est la photo de rue qui l’anime vraiment. Il se plaît ainsi à immortaliser des femmes, des hommes, des enfants qui jouent dans les rues, des vieux aux expressions intenses… il tombe, en d’autres mots, amoureux du genre humain.
A travers plus de 245 oeuvres, cette exposition placée sous le commissariat de Raphaëlle Stopin, analyse toutes les vies artistiques de Klein : ses oeuvres abstraites, ses projections, ses films et même ses années en tant que photographe de mode.
Dans un mouvement constant, la photographie de Klein suit la rue et s’agite au rythme de la foule. Elle dessine ainsi un portrait fidèle, perturbant et palpitant de la société moderne. L’ère contemporaine est en marche, rapide et insaisissable, comme les flous maîtrisés de ces clichés percutants. Un événement qui s’adresse à tous les passionnés de photographie à travers l’Europe et qui remet en perspective l’un des siècles les plus mouvementés de l’Histoire.
Avec William Klein. Manifiesto, la Fundacion réalise, dans le cadre du festival PHotoESPANA, la première rétrospective espagnole et l’une des plus complètes organisées en Europe, sur cet artiste hors du commun.
Source : Fundacion Telefonica
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